Vue d'ensemble du volet intérieur gauche
L'action se poursuit sur le volet intérieur gauche.
Scène de la danse de Salomé représentée dans le palais d'Hérode, volet intérieur gauche
Pour réussir à faire mourir Jean sans provoquer de mouvement de troubles de ses partisans, Hérode imagine une mise en scène.
“Le jour de son anniversaire”, il organise “un dîner pour ses dignitaires”, chefs de l’armée et notables de la Galilée.
La fille d’Hérodiade, Salomé fait “son entrée” et danse.
La “Danse de Salomé” prend place dans une salle de la tour du palais d'Hérode en haut à gauche du volet gauche, dont Memling a éventré le mur afin de montrer la scène.
Au-dessus, des statues installées dans des niches représentent un homme nu entre deux femmes nues, figures païennes: elles qualifient la nature adultère du lieu et du comportement d’Hérode.
La mise en scène se poursuit
Hérode fait mine que sa danse lui a plu. Pour se dégager de la responsabilité de la mort de Jean, dit (Marc, chapître 6, versets 22 à 24):
“Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume.”.
Salomé sort pour dire à sa mère:
“qu’est-ce que je vais demander?”»
Hérodiade répond:
“la tête de Jean, celui qui baptise”.
Aussitôt la jeune fille s’empresse de retourner auprès du roi, et lui fait cette demande:
“Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste”.
(Marc, chapître 6, versets 24 à 29)
Ainsi, Hérode peut apparaître mettre à mort Jean contre son gré.
La preuve que tout ce récit est bien une mise en scène destinée à permettre de mettre à mort Jean sans provoquer une révolte des partisans de Jean, c'est, comme l'explique Jacques de Voragine, que si Salomé demande à Hérode “la mort de son père Philippe ou de sa mère Hérodiade”, Hérode ne peut y consentir (La Légende dorée, chapître 121, I. note 9).
La mise en scène a bien pour seul but de ne pas faire porter la responsabilité de la mise à mort de Jean à Hérode en le présentant faussement aux yeux de l'histoire comme accédant à cette demande contre sa volonté.
Scène de la décollation de Jean dans la cour du palais d'Hérode, du volet intérieur gauche
L'histoire s'accomplit donc, tragique.
Un garde va décapiter Jean dans la prison
(Marc, chapître 6, versets 28).